De chef de produit pharmaceutique à journaliste scientifique : Camille a choisi de perdre en salaire pour gagner en sens
- Estelle Dacheux
- 24 mars
- 6 min de lecture
Dernière mise à jour : 27 mai
Sept ans après sa reconversion professionnelle, Camille ne regrette rien de son choix. Dans cet article, elle nous dévoile son parcours, comment elle a géré cette perte de salaire, et pourquoi l'épanouissement professionnel valait largement ce sacrifice financier.

Du marketing pharmaceutique au journalisme :
Après un master 2 en biologie structurale et une année de mastère en marketing à HEC, Camille se lance dans le monde des entreprises pharmaceutiques comme chef de produit. Pendant sept ans, elle explore différents postes, entreprises et secteurs, accumulant une solide expérience en marketing.
Mais comme beaucoup de professionnels après quelques années d'expérience, Camille commence à ressentir un manque de stimulation intellectuelle. "J'avais le sentiment d'avoir fait le tour dans différents types et tailles d'entreprises, sur différents types de produits et une grande variété de secteurs, et aucun autre métier associé ne m'intéressait", confie-t-elle.
Le licenciement comme opportunité de changement
C'est un événement inattendu qui sert de déclencheur à sa reconversion. Après une courte mais difficile expérience dans une startup qu'elle qualifie de "toxique", Camille est licenciée pendant sa période d'essai. Pour la première fois de sa vie, elle se retrouve au chômage.
Cette situation, initialement vécue comme un choc, se transforme en opportunité de réflexion. Camille se rend alors compte qu'elle n'a pas envie de retourner vers un poste de chef de produit, malgré les avantages financiers que ce métier peut offrir.
L'importance cruciale de l'accompagnement professionnel
Mais alors, que faire ? "J'avais l'impression en me retrouvant au chômage de n'être plus capable de rien, ou en tout cas de rien d'autre que d'exercer le métier que je voulais quitter", se souvient-elle. Camille se sent perdue. Elle fait alors le choix décisif de consulter une coach carrière.
L'accompagnement s'avère être la clé de sa reconversion : "Ce qui m'a le plus aidée, la clé pour moi, c'était ce soutien de ma coach. Elle me reboostait psychologiquement, me guidait sur les bonnes pistes à explorer quand je me sentais coincée, et de façon générale elle était mon fil rouge pendant tout ce processus qui peut vite être une route solitaire et décourageante."
Le coaching permet à Camille de clarifier ses valeurs, ses attentes et ce qu'elle aime faire. Aimant la science, l'écriture et le partage de connaissances, le métier de journaliste scientifique émerge naturellement parmi les options à explorer.
Du networking à l'emploi : comment Camille concrétise sa reconversion
Je ne répèterai jamais assez l’importance des enquêtes métiers et d’une démarche réseau proactive dans une reconversion professionnelle ! Camille en est la preuve.
Elle contacte une journaliste scientifique sur LinkedIn pour lui poser quelques questions sur son métier, et de là, tout s’enchaîne : non seulement la journaliste lui répond, mais elle l'oriente également vers une offre de stage dans son journal. Camille décroche le stage… puis un poste : "Tout s'est tellement bien passé que quand une personne est partie, j'ai été embauchée !"
Avec ses études scientifiques, son expérience dans le marketing pharmaceutique, sa créativité et son talent pour l'écriture, Camille n'a même pas besoin de reprendre des études : elle a déjà toutes les compétences nécessaires pour faire une bonne journaliste scientifique. Il ne lui reste plus qu'à les utiliser dans ce nouveau contexte.
Gérer la perte de salaire : un défi psychologique plus qu'économique
Mais le passage à ce nouveau métier de journaliste scientifique ne s’est pas fait sans sacrifice : il a engendré une grosse baisse de salaire, un sujet récurrent pour les personnes envisageant une reconversion professionnelle.
Dès le départ, Camille sait que ses conditions de vie vont lui permettre de gérer la baisse de salaire sans éprouver de trop grosses difficultés financières. En cela, elle se sait privilégiée. Mais cette baisse de salaire représente quand même un défi psychologique : "Dans ma première carrière, le montant du salaire était indicatif du degré de compétence. Plus t'es compétent, plus tu montes en niveau, plus ton salaire augmente. Le salaire c'est aussi un « badge de statut » quelque part. Et donc du coup de perdre mon salaire, dans ma tête, je me sentais un petit peu dévalorisée au début."
Heureusement, deux facteurs aident Camille à surmonter ce blocage :
L'épanouissement trouvé dans son nouveau métier compense largement la perte de salaire
Son nouveau métier lui apporte une autre forme de reconnaissance sociale : "Je n'ai pas le statut du salaire, mais j'ai le statut de la journaliste scientifique, qui est un métier qui attise beaucoup la curiosité chez les gens, beaucoup plus que mon métier d'avant de marketeuse qui n’est pas toujours bien vu. Le métier de journaliste scientifique bénéficie d'une perception plus bienveillante par les autres, et en plus, il intrigue. "
Enfin, pour faire face à cette baisse de revenus tout en préservant sa capacité d'épargne, Camille développe une stratégie efficace : elle crée une auto-entreprise parallèle à son activité de journaliste. Elle capitalise sur son expertise en marketing pour proposer des prestations de communication à quelques clients.
Cette approche de pluriactivité illustre une solution concrète au défi financier que pose souvent une reconversion. De cette façon, Camille parvient à maintenir un équilibre économique qui la rassure sans compromettre son nouvel épanouissement professionnel : "Je n'utilisais pas cet argent pour mon quotidien, mais savoir que je continuais à mettre de côté était important psychologiquement pour moi," précise-t-elle.
Sept ans après : un bilan positif de sa reconversion professionnelle
Aujourd'hui, sept ans après sa reconversion, Camille s'épanouit dans son métier de journaliste scientifique. Elle apprécie particulièrement " la liberté que j'ai vis-à-vis des sujets que je propose et que je traite, leur variété (je ne m'ennuie jamais), et le fait que je travaille seule mais avec une équipe à qui parler."
Pour la première fois de sa carrière, elle ne ressent pas l'envie de changer de travail au bout de deux ans, signe qu'elle a véritablement trouvé sa voie.
Avec le recul, Camille porte un regard très positif sur son parcours : "En regardant mon parcours je suis très satisfaite. J'ai à chaque fois suivi mes ressentis et n'ai jamais opté pour le confort quand je pouvais aller vers un défi qui m'attirait plus. Je ne regrette rien, tout ce que j'ai fait jusque-là m'a menée à ma vie d'aujourd'hui et j'ai retiré du positif de chaque étape."
Les conseils de Camille pour ceux qui envisagent une reconversion
Forte de son expérience, Camille partage trois conseils précieux pour les personnes qui seraient dans une situation similaire à la sienne :
N'hésitez pas à consulter un professionnel : "En cas de mal être au travail, je pense qu'il ne faut vraiment pas hésiter à aller faire le point avec un professionnel du bilan de compétences et de la reconversion. Tout ce qui paraît flou, insurmontable ou utopique quand on y pense seul devient réfléchi, réaliste et atteignable à la lumière de l'expertise d'une personne extérieure."
Faites-vous accompagner pour passer à l'action : "Ce suivi par une personne extérieure est aussi ce qui donne l'élan et le courage nécessaires pour passer à l'action. Le plan d'action établi ensemble paraît plus faisable, et le suivi oblige à se fixer des délais d'action."
Ne cherchez pas la perfection dans un seul travail : "Il ne faut pas attendre d'un travail qu'il remplisse toutes nos attentes à la fois. Un travail idéal peut aussi être celui qui, à une période de sa vie, permettra de passer plus de temps avec sa famille ou d’exercer ses hobbies, qui sont d'autres sources d'épanouissement."
Envisager l'avenir avec sérénité
Aujourd'hui, Camille reste ouverte aux possibilités que l'avenir pourrait lui réserver : "Je n'exclus pas dans le futur de changer à nouveau de carrière si je changeais d'objectifs ou d'intérêts ou si les circonstances m'obligeaient à quitter mon poste. Et dans ce cas je me reposerai clairement à nouveau sur un accompagnement par un-e professionnel-le."
A mon sens, cela témoigne d'une approche saine de la carrière, vue comme un chemin qui évolue avec nous plutôt que comme une voie unique tracée une fois pour toutes.
Et vous, où en êtes-vous dans votre parcours professionnel ?
Le témoignage de Camille illustre parfaitement comment une reconversion professionnelle peut mener à un plus grand épanouissement, même si elle implique des compromis financiers. Il montre également l'importance cruciale d'un accompagnement professionnel pour clarifier ses objectifs et reprendre confiance en ses capacités.
Vous ressentez un manque de stimulation dans votre travail actuel ? Vous envisagez une reconversion mais hésitez à franchir le pas ? Contactez-moi pour un premier échange et découvrez comment un bilan de compétences pourrait vous aider à clarifier votre projet professionnel.
Cet article fait partie d'une série de témoignages de reconversions professionnelles réussies. Vous souhaitez partager votre propre parcours ou en découvrir d'autres ? N'hésitez pas à me contacter ou à vous abonner à mon profil LinkedIn pour être informé(e) des prochaines publications.

Commentaires